La psychanalyse au Canada, un bref historique

Par Andrew Brook,
traduction française de Louis Brunet

Ce texte s’appuie sur des informations provenant de diverses sources dont l’article de Jacques Vigneault dans l’International Dictionary of Psychoanalysis et repris avec Roger Dufresne sous le titre History of Psychoanalysis in Canada, dans le livre 100 Years of the IPA ; le texte d’Alan Parkin, History of Psychoanalysis in Canada ; le texte de Douglas Frayn, Psychoanalysis in Toronto ; le texte de Charles Hanly, Canada, dans International Psychoanalysis, ainsi que d’autres sources énumérées dans la bibliographie. Nous remercions Margaret Ann Fitzpatrick-Hanly pour ses nombreuses et pertinentes suggestions ainsi que Karin Holland Biggs pour ses informations concernant Vancouver.

En 1957, l’Association psychanalytique internationale (IPA) reconnaît la Société canadienne de psychanalyse (SCP) en tant que société constituante ayant l’anglais et le français comme langues officielles. Cependant, la formation et les présentations scientifiques ont lieu principalement en anglais jusqu’à la fin des années 1960. En 1969, la SCP crée une section de langue française, la Société Psychanalytique de Montréal. Depuis, une grande variété d’activités psychanalytiques se sont développées dans les deux langues officielles.

Ernest Jones, le plus proche collaborateur anglais de Freud est le premier psychanalyste à s’établir au Canada, en 1908, 40 ans avant la reconnaissance de 1957. Il émigre de l’Angleterre et devient neuropathologiste au Toronto Lunatic Asylum. Il y est resté cinq ans, mais il n’a laissé derrière lui aucune organisation psychanalytique au Canada. Il a plutôt concentré ses efforts aux Etats-Unis (il fut l’un des membres fondateurs de l’Association psychanalytique américaine en 1911). Lorsque la psychanalyse débute finalement au pays, c’est à Montréal et non à Toronto (quoique, comme nous le verrons, Toronto suivra rapidement).

L’établissement du premier groupe psychanalytique au Canada est le résultat d’une relation typiquement canadienne. Un réfugié espagnol anti-franquiste, Miguel Prados, qui avait un poste à l’Institut neurologique de Montréal, forme une alliance avec un prêtre canadien-français, Noël Mailloux, qui est professeur à l’Université de Montréal. À compter du début de 1945, quatre stagiaires de l’Institut Allan Memorial de l’Université McGill se réunissent régulièrement avec Dr Prados. (l’institut Allan Mémorial existait depuis peu, le Dr Ewen Cameron, qui deviendra plus tard tristement célèbre pour le travail qu’il a fait à la clinique parrainé en partie par la CIA américaine, en était le premier directeur). Le petit groupe discute de cas et de ce qu’ils nomment «la doctrine freudienne ». En 1946, ils deviennent le Cercle psychanalytique de Montréal. Prados en est le leader, même s’il n’a fait qu’une auto-analyse et n’est affilié à aucune association psychanalytique.

À la même époque, le père Mailloux avait créé l’Institut de Psychologie à l’Université de Montréal. En 1948, il rejoint le groupe de Prados qui passe graduellement à quarante membres et autant d’invités. Dans les premières années, le groupe reçoit des sommités psychanalytique comme Sándor Lorand, Edith Jacobson, Bertrand D. Lewin, Phyllis Greenacre, Rudolph Loewenstein, René Spitz, George Gero, Charles Fisher, et Moe Kaufman (New York), Leo Bartemeir, et Richard et Edith Sterba (Detroit), et Eduard Lindeman et Edward et Grete Bibring (Boston). Malgré son succès, le groupe n’a jamais formé de psychanalystes. Les Canadiens désirant devenir analystes devaient aller aux États-Unis, en Angleterre ou en France.

En 1948, Théo Chentrier, un membre de la Société Psychanalytique de Paris, devient le premier membre de l’API à résider au Canada depuis Ernest Jones. Il est professeur à l’Université de Montréal et rejoint le Cercle psychanalytique; plus tard, il en devient directeur. En 1950, Eric Wittkower de la Société britannique de psychanalyse (BPS) arrive à l’Institut Allan Memorial. En 1951, Georges Zavitzianos, membre de la Société Psychanalytique de Paris, émigre à Montréal. Également en 1951, le Dr Alastair MacLeod, un autre membre de la BPS, est embauché par le département de psychiatrie de l’Université McGill.

Création de la Société canadienne de psychanalyse

Avec cinq membres de l’API, le Club estime qu’il est prêt à demander son adhésion à celle-ci. Étant donné que seul un groupe composé majoritairement de membres de l’API peut être admis, Chentrier, MacLeod, Prados, Wittkower et Savitzianos forment un Groupe d’étude, la première étape d’une demande d’adhésion, et soumettent une application à l’API visant une admission au Congrès de 1951 à Amsterdam. Les statuts de l’époque exigent qu’ils soient recommandés par un groupe de l’API déjà reconnu. Il est naturel de se tourner alors vers la Société psychanalytique de Detroit. Cependant, le programme de formation de Detroit avait perdu son accréditation de l’Association psychanalytique américaine (APsaA). Boston aurait été l’autre groupe vers lequel se tourner, mais il semble que le groupe de Montréal ne les ait pas contactés.

Peut-être en partie à cause de l’absence de recommandation ainsi que pour d’autres raisons plus politiques, le Congrès 1951 d’Amsterdam redirige la demande vers l’APsaA. Parce que l’un des analystes du groupe d’étude n’est pas un médecin et que les Canadiens ont l’intention de former des analystes soi-disant «laïcs», l’APsaA rejette la demande (jusqu’en 1990, seuls les médecins étaient autorisés à être membres de l’APsaA).

Devant cette impasse, le groupe se tourne alors vers la British Psychoanalytic Society qui lui accorde rapidement son adhésion. Le groupe, qui se fait appeler désormais la Société canadienne des psychanalystes (SCP), fait maintenant partie de la BPS avec Chentrier comme président. L’APsaA proteste immédiatement. Elle rappelle qu’un accord de 1936 avec l’API, l’Accord de Marienbad, lui accorde le contrôle exclusif de l’ensemble de l’Amérique du Nord. Le BPS répond que puisque le Canada fait partie de l’Empire britannique, il doit parrainer ce groupe. Toutefois, il propose un compromis sous la forme d’un parrainage conjoint. L’APsaA refuse.

D’autres négociations ont lieu. Finalement, la BPS indique qu’elle ne s’opposerait pas à un accord avec l’APsaA si cela pouvait aider à créer une société psychanalytique membre de l’API au Canada. Chentrier, analyste non médecin, démissionne alors comme président de la SCP. Plus tard la même année, Prados propose que le Cercle psychanalytique de Montréal soit dissous parce qu’il craint que les Américains le confondent avec la SCP, qui est exclusivement composée de membres de l’API. Ces concessions ne changent rien. L’APsaA refuse toujours la demande.

Vers la fin de 1953, le groupe se reforme sous le nom de la Société canadienne de psychanalyse (SCP, le nom actuel), retire sa demande d’adhésion à l’APsaA (faire partie de l’association américaine n’a de toute façon jamais soulevé l’enthousiasme) et renouvèle son adhésion à la BPS. Entre temps, Bruce Ruddick, tout juste gradué de l’Institut de New York, Jean-Baptiste Boulanger et son épouse Françoise, le Dr J.P. Labrecque, tous formés à la Société Psychanalytique de Paris, arrivent à Montréal. L’année suivante arrivent W. Clifford M. Scott (président de la BPS dont il sera question plus loin), Johann et Gottfriede Aufreiter (formés à Vienne), André Lussier (formé à Londres), et, à Toronto, Alan Parkin (également formé à Londres). En 1955, Nathan Epstein (New York) arrive à Montréal et en 1957, Irvine Schiffer (Boston) s’installe à Toronto.

La SCP est officiellement constituée en vertu de la loi fédérale, le 3 avril 1957. La SCP étant alors passée de cinq à seize membres de l’API, l’organisation peut légitimement aspirer à son admission au sein de l’API. Sous le parrainage de la BPS, elle est finalement reconnue comme société indépendante composante de l’API en 1957 lors de son 20ème congrès.

Les premiers analystes membres de la SCP à Toronto sont Parkin et Schiffer. Ils arrivent à Toronto alors que la SCP est en pleine démarche pour son adhésion à l’API. Parkin, un membre de l’API tout juste formé à Londres, est le premier des deux. En 1956, il fonde le Toronto Psychoanalytic Study Circle. Ce groupe ne cesse de croître, mais ceux d’entre eux qui sont membres de l’API ne cherchent pas une reconnaissance indépendante de la SCP au sein de l’API. Au lieu de cela, elle devient plus tard une section de la SCP (voir ci-dessous ainsi que le texte de Parkin sur l’histoire de la psychanalyse au Canada).

Avec ses premiers membres formés à Londres, Paris, Vienne, New York et Boston, la SCP incorpore tous les grands courants de la théorie psychanalytique. Encore aujourd’hui la SCP continue à inclure tous les principaux courants psychanalytiques, sans doute davantage que toute autre société nationale membre de l’API.

Les débuts de la formation : la création de l’Institut canadien de psychanalyse.

En psychanalyse, la formation est généralement sous la responsabilité d’un Institut distinct de la Société (composé de tous les membres). Dans les années 1953-54 la BPS a aidé la SCP à créer un programme de formation au Canada. La première formation débute en 1954 à l’Institut Allan Memorial de l’Université McGill. Un tel institut situé dans une université est un fait exceptionnel dans l’histoire des programmes de formation psychanalytique. Le programme canadien de formation suit alors le modèle du programme de l’Institut britannique. Clifford Scott, qui était Canadien, est invité à revenir au Canada pour en être le premier directeur. Enfin, les nouveaux analystes peuvent maintenant être formés au Canada.

Les relations avec Ewen Cameron (directeur de l’Allan Memorial) deviennent tendues au cours des années. En 1959, le comité de formation de la SCP déplace le programme hors de l’université. En 1960, il devient un institut autonome, l’Institut canadien de psychanalyse. Jean-Baptiste Boulanger en est le premier directeur. Le premier programme de formation, qui avait déjà débuté en 1959, comporte douze enseignants et treize élèves (appelé candidats par l’IPA). Parmi les 37 candidats formés de 1959 à 1967, onze sont de langue française.

D’une société nationale à sept sections

En 1967, la SCP modifie ses statuts et devient une fédération de sociétés distinctes. Tant les membres de la SCP à Toronto et les membres de langue française à Montréal voulaient alors créer leur propre société. Pour des raisons culturelles et géographiques, les nouvelles «sections»se voient alors reconnaître une autonomie considérable. Cependant, la SCP conserve le contrôle de la formation et l’adhésion des membres.

À Montréal deux sections sont créées, une section francophone (Société psychanalytique de Montréal) et une section anglophone (CPS-Quebec English). À Toronto, le Toronto Psychoanalytic Study Circle devient la Toronto Psychoanalytic Society (TPS). La psychanalyse avait connu une croissance remarquable à Toronto depuis 1956 et lorsque la TPS devient une section de la SCP, elle compte alors 93 membres. La transformation de la SCP en une confédération est complétée en 1970. L’adhésion directe d’un membre à la SCP a cessé à ce moment.

La SCP comprend maintenant sept sections. Actuellement les deux sociétés de Montréal comptent environ 100 membres chacune et la TPS en compte environ 140. Ces trois groupes sont de loin les plus grandes sections de la société canadienne. Les autres sont la Société psychanalytique d’Ottawa (fondée en 1972), la section de l’ouest du pays (Western Branch), située à Vancouver (créée en 1978), la South Western Psychoanalytic Society (située à London et fondée en 1982), et la Société psychanalytique de Québec (ville de Québec, fondée en 1988). La SCP dans son ensemble compte aujourd’hui environ quatre cents membres. Il n’y a pas de section de la SCP dans les provinces de l’Atlantique.

La formation de nouveaux analystes au Canada a connu une évolution similaire. De la première année de formation en 1954 jusqu’à la fin des années 1960, il y avait un seul institut de formation au Canada, l’Institut canadien de psychanalyse (qui était devenu membre de l’API en 1957). Dans la période allant de 1967 à 1970, trois instituts liés à des sections sont créés: l’Institut psychanalytique anglophone du CPS-Quebec-English, l’Institut psychanalytique de Montréal, et l’Institut psychanalytique de Toronto. Les deux instituts de Montréal développent rapidement des programmes de formation qui leur sont spécifiques, inspirés principalement des pratiques de l’Angleterre et de la France, respectivement. Il existe aujourd’hui cinq programmes de formation: le programme du «Quebec-English» parraine maintenant un deuxième programme de formation, à Ottawa, par le biais de la Société psychanalytique d’Ottawa et la section Western a formé un institut. Environ 80 candidats sont en formation en ce moment au Canada.

La recherche et les publications psychanalytiques au Canada.

Pendant des années la communication orale est le principal mode de transmission au sein de la SCP. Toutefois, un certain nombre d’analystes de la première génération publient des ouvrages importants dans les premières décennies. Ce groupe comprend Clifford Scott, Georges Zavitzianos, Jean-Baptiste Boulanger, Jean-Louis Langlois, Paul Lefebvre, André Lussier, Jean Bossé, Pierre Doucet, Guy Da Silva, Roger Dufresne, et Alan Parkin. Dans les décennies plus récentes, Patrick Mahoney, Jean Imbeault, Charles Hanly, Dominique Scarfone, Eva Lester, Brian Robertson, Hassan Azim, Norman Doidge, et beaucoup d’autres membres ont apporté des contributions significatives sur le plan international. Quelques dizaines de psychanalystes sont aussi professeurs d’universités canadiennes, hors des écoles de médecine.

Les revues psychanalytiques au Canada ont connu un cheminement quelque peu irrégulier. Le premier numéro de la Revue canadienne de psychanalyse, publié en 1954 et parrainé par la Société canadienne de psychanalyse, est resté sans lendemain jusqu’à sa réapparition, près de quarante ans plus tard. Au printemps de 1993, la revue a été refondée en tant que publication semestrielle bilingue par Eva Lester, qui l’a dirigée de nombreuses années. Depuis, elle a été dirigée par Donald Carveth, Brian Robertson, et Charles Levin.

En parallèle, une revue consacrée à l’œuvre de Melanie Klein est créée en 1983. Elle s’appelle d’abord le Journal of the Melanie Klein Association, puis le Journal of Melanie Klein and Object Relations et cesse de paraître dans les années 1990.

Julien Bigras a dirigé la première revue psychanalytique exclusivement de langue française, Interprétation (1967-1971), suivie par Frayages. La Société psychanalytique de Montréal publie, depuis 1988, un périodique interne trois fois par an, le Bulletin de la Société psychanalytique de Montréal. Une revue semestrielle, semi-thématique et interdisciplinaire, Trans, est publiée de 1992 à 1999. Également en 1992, est créée une revue semestrielle, Filigrane, ayant comme public les psychothérapeutes psychanalytiques ainsi que les psychanalystes. Cette variété de revues psychanalytiques ne semble pas avoir eu son équivalent au Canada anglais.

La psychanalyse canadienne hors la SCP et l’API

Comme partout ailleurs, la psychanalyse existe aussi en dehors de la SCP et de ses sections.

Dans le Montréal anglophone, le Argyle Institute et le Jewish General Hospital offrent depuis longtemps à la fois des traitements et des programmes de formation psychanalytiques. Plusieurs de leurs praticiens ont suivi une formation à l’Institut canadien de psychanalyse.

À la fin des années 1980, à Toronto, un groupe de psychologues psychanalytiques, membres de la section 39 de l’American Psychological Association, dont plusieurs sont aussi membres de la SCP, créent la Toronto Society and Institute for Contemporary Psychoanalysis. Elle offre une formation psychanalytique hors du cadre de la TPS, de la SCP et de l’API.

À Ottawa, pendant de nombreuses années un groupe basé à l’Université d’Ottawa, le Cercle freudien, organise des activités psychanalytiques d’ordres littéraires, cinématographiques, scientifiques et culturels. Certains de ses membres étaient des analystes de l’API, mais la plupart n’étaient pas des cliniciens.

À Vancouver, avant qu’un groupe d’analystes membres de l’IPA n’arrive, John Christensen fonde le Vancouver Psychoanalytic Psychotherapy Society. Mis sur pied en 1985, il est constitué de psychiatres intéressés par les idées psychanalytiques. Katalina Bartok lui succède en 1994. En 1996, le Western Canada Psychoanalytic sPsychotherapy Association est créé (WCPPA) et il subsiste toujours aujourd’hui. Un autre groupe se forme, le Psychoanalytic Psychotherapy Program (PPTP) dont Endre Koritar est le premier président. Ce programme devient par la suite le programme d’extension de la section Western et offre de la formation à Victoria et Vancouver. (Pour plus d’information sur la psychanalyse dans l’ouest canadien, voir www.wpcps.org.)

Le Canada français compte aussi un bon nombre de groupes psychanalytiques. En 1986, François Peraldi crée le Réseau des Cartels composé d’analystes intéressés par les travaux de Jacques Lacan. L’Association des psychothérapeutes psychanalytiques du Québec, créée en 1985, est ouverte à toutes les disciplines cliniques qui utilisent des méthodes psychanalytiques. Le Groupe d’études psychanalytiques interdisciplinaires (GEPI) est composé d’une quinzaine de professeurs de l’Université du Québec à Montréal qui enseignent la psychanalyse; certains d’entre eux sont membres de la SCP. L’Institut québécois de Psychothérapie, qui existe depuis 1992, offre un programme de formation de deux ans en psychothérapie analytique.

Dans la ville de Québec, des groupes non affiliés à la SCP sont rapidement créés. Le père Henri Samson, qui a reçu une formation en France et a été un contemporain du père Mailloux, a fondé l’Institut de psychothérapie de Québec dans les années 1960, offrant une formation en psychothérapie psychanalytique. Le Groupe interdisciplinaire freudien de recherches et d’interventions cliniques et culturelles propose une approche psychanalytique et un enseignement basés sur les travaux du psychanalyste français Jacques Lacan. Le Cercle Jung de Québec, fondé dans les années 1970, promeut les travaux de Carl Jung. André Renaud, membre de la Société psychanalytique de Québec, dirige Étayage de 1984 à 1996, un programme de formation pour les professionnels désireux d’étudier la psychothérapie analytique.

En somme, la psychanalyse au Canada a une riche histoire et une implication dynamique dans la recherche et le traitement psychanalytiques.

Bibliographie au sujet de l’histoire de la psychanalyse au Canada

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